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"Le degré de la lenteur est directement proportionnel à l'intensité de la mémoire ; le degré de la vitesse est directement proportionnel à l'intensité de l'oubli."

Milan Kundera, La lenteur. 

Je tisse et je brode, je construis le support sur lequel j'applique les motifs. Ces motifs ont deux fonctions, rythmer l’espace et matérialiser de manière poétique le temps des gestes. Mon travail se situe au point de friction entre l’art, l’artisanat et l’industrie. Il s’inscrit dans l’univers textile car celui-ci est un lieu plein de métaphores, qui dialogue avec la mémoire et l’imaginaire collectifs. Dans le champ de l’art contemporain, le recours à des pratiques artisanales, par l’artiste lui-même et non par ses assistants ou par ses prestataires, est pour moi un choix politique.

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Les objets que je crée résultent à la fois des allers-retours des aiguilles, des heures de travail matérialisées, du savoir-faire  accumulé par des générations de corps répétant les mêmes gestes : tout cet univers d'histoires finit par habiter l'espace. Cette démarche cherche à se situer dans un coin du discours contemporain à la rencontre d'une société de l'accélération permanente. C’est pourquoi je mets en exergue des techniques qui s’inscrivent dans le temps long.

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Je brode et je tisse, des images et des objets, des idées et des formes, de la matérialité qui nous échappe quand les choses deviennent matière de mémoire. Ces choses qui en émergent sont finies, et en même temps elles pourraient se transformer et être modifiées à l’infini, dans un élan utopique.

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